Aîe aîe aïe...Phone, quand tu nous tiens...

Certains sont nés avec une cuillère en or dans la bouche. La plupart de nos enfants sont eux, nés avec un Iphone (ou Blackberry, ou Smartphone, ect...) dans la main. A les voir manier leur joujou, nous, les « quand même encore un peu D'jeuns mais quand même un peu moins qu'eux », qui devons potasser une heure la notice avant de tenter d'enregistrer une application,  complexons un peu en les regardant maitriser si facilement ces chefs-d'œuvre de technologie.

Idem pour les ordinateurs. Notre génération, et plus généralement tous ceux d'entre nous qui avions déjà la fontanelle formée quand D.ieu a créé Mackintosh et qu'il a fait croquer Bill Gates dans l'Apple, avons de quoi complexer quand on voit l'aisance avec laquelle nos enfants maitrisent le Net. Ces derniers manient désormais mieux la souris qu'ils ne jouent à chat perché et ils ont tellement d'amis virtuels sur Facebook qu'ils passent leurs journées, seuls, à pianoter sur leurs claviers. Désormais, une époque est révolue. Fini, le temps où on nous enseignait l'art des pleins et des déliés, l'encre de nos plumiers a été aujourd'hui remplacée par des cartouches à 300 shekels (dans le meilleur des cas !), qui s'épuisent plus vite qu'un lapin Duracel équipé de piles Made in China. Rappelez-vous et faites marcher votre mémoire Ram, Il y avait les «surboums», il y a aujourd'hui les «mégabits». Avant, on se faisait une toile, maintenant on surfe dessus. ..

Mais revenons à nous qui ne sommes pas tombés dedans quand on était petits et qui n'avions pour clé USB que la clé de la maison, attachée autour du cou avec un élastique (pour les plus chanceux !). Le maniement d'Internet n'a pas toujours été évident et nos premiers pas ont donné lieu à quelques maladresses. Ne me dites pas que vous n'avez jamais envoyé, ou reçu, un mail contenant tout le carnet d'adresse de l'expéditeur, et ne me dites encore moins que vous n'avez pas lu le nom des personnes à qui ce mail avait été envoyé ! Ne me dites pas non plus qu'il ne vous est jamais arrivé d'envoyer trop vite un mail ayant pour sujet : «Veuillez trouver ci-joint», mais en ayant tout simplement omis de joindre le fameux document ! Pire encore : vous est-il arrivé d'adresser à DavidEmsallem@bidule.com (le rabbin) : «Alors ! Qu’est-ce tu fiches ! Plus de nouvelles ?!», à la place de DavidAssayag@machin.net (votre meilleur ami) à cause d'un ordinateur qui pense à votre place et inscrit d'office la dernière adresse enregistrée ? 

Mais revenons à nos  «I-phone» (prononcez «aïe !», tout comme la douleur ressentie en achetant à votre enfant ce gadget hors de prix, et comme celle que vous ressentirez lorsque le sale mioche l'oubliera dans sa poche de maillot de bain en piquant une tête au Dan).
Avez-vous déjà croisé deux amis équipés de ces «aïe-phones ?» Ils ne parlent plus que de ça et ne pensent plus qu'à ça. Ils chatouillent l'écran tactile déjà saturé d'empreintes digitales imprégnées du fallafel à la t'hina dégoulinante et là où ils s'la pètent le plus, c'est quand ils envoient des mails, car s'affiche alors la fameuse petite phrase qui les fait tant kiffer: «Envoyé de mon Iphone» ou, autre version tout aussi classe, «Sent from my Blackberry». Dans la famille «Tape à l'œil», je voudrais le fils, le fils à papa dans sa B.M. qui, sortant son joujou de la poche de son Diesel, crie à son pote aperçu de l'autre côté de la rue : «Oh baba ! Où tu es ? J’t Iphone ce soir!».

C'est sûr qu'à côté d'eux, il faut oser dégainer son vieux Motorola dont la sonnerie n'est même pas polyphonique et qu'à même pas la touche "silencieux" pour se la jouer discret..... Mais bon, consolez-vous, car sachez que toutes ces inventions qui font tant enrager ceux qui n'en sont pas encore équipés, une fois nées de l'imagination de leur créateur et peu de temps après avoir poussé leur «dernier cri», se voient vite évincées par un nouveau modèle plus sophistiqué encore (et oui, ne vous jetez pas sur le 4s, il sera bientôt bradé sur Ebay, remplacé par le 5t).

Au moins, l'avantage avec votre vieux Motorola, c'est que vous ne  frôlez pas la syncope quand il disparaît de votre champ de vision !  Et qui sait, peut-être un jour, vous trouverez un collectionneur prêt à vous racheter votre antiquité sur Ebay à prix d'or...

Valérie Bitton

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