Bons baisers d’Israël…

                                                                                          
Voici que se profilent les vacances tant attendues, et avec elles leur lot d’écran total et de Biafine, de glaces et de granitas, de pizzas-shouwarma-fallafels, de sable dans le maillot et sel dans les cheveux, de matkots (raquettes israéliennes dont il vaut mieux ne pas croiser la trajectoire de la balle), de jet-ski pour les plus courageuses et de méditation transcendantale pile ou face sur la serviette pour tenter le bronzage doré caramélisé que l’on aura vite fait de camoufler sous les habits de rentrée.
Tout cela est notre lot commun, mais il existe une différence fondamentale entre les autochtones Israéliennes et les touristes de passage : La carte postale.
C’est l’étape obligatoire pour toute personne un minimum sociable et civilisée, afin de rappeler à ses proches que l’on existe encore et qu’on ne les a pas totalement oublié.
Hormis les rarissimes pour qui écrire une carte postale est source de plaisir, c’est souvent, avouons-le, une corvée dont les maris ont vite fait de se débarrasser et dont on se passerait bien aussi quand le thermomètre est au plus haut et que notre capacité de réflexion est comparable à celle d’une huître.
Car la rédaction d’une carte postale, même si le contenu est bref, est un exercice de style qui en dit long sur notre personnalité.
Tout d’abord, le choix de la carte n’est pas anodin ; il y a celle qui veut faire enrager ses collègues de bureau avec une prise de vue panoramique de Matsada alors qu’elle est restée durant toutes ses vacances à Bet-Shemesh chez sa tante Fortunée. Il y a aussi celle qui investit dans la carte « tout-en-un » qui case sur 15 centimètres toutes les vues possibles, du genre : Tel-Aviv, sa plage-sa place Dizengoff-sa synagogue-son musée-sa rue Allenby, sous-entendu : « J’ai fait tout ça ! »
Certaines ne pourront réfréner leur côté sioniste et enverront le célèbre Fallafel harnaché du drapeau israélien, ou encore le « I ♥ Israel » qui risque de mettre dans l’embarras le destinataire dont le courrier passe par une gardienne un peu raciste sur les bords…
Mais parlons du contenu :
La classique : « Un petit bonjour d’Israël où je passe de bonnes vacances… » Variation : « Shalom mi Yeroushalaim, èizé kef ba aretz », pour celle qui aura cette année enrichit son vocabulaire.
La lyrique : « Petite escapade à Hertzilya où nos sens sont mis en exergue par le clapotis des vagues et les variations chromatiques du coucher du soleil… »
La rapide : « Bien arrivés-stop-Pensons à vous-stop-Kiffons Netanya-stop »
Pour la « branchée », celle qui a la chance d’avoir une connection Internet, la e-carte ou carte postale virtuelle, qui comporte de multiples avantages : Outre le fait de vous faire économiser vos précieux shekels, elle n’envahira pas la façade du frigo de vos amis avant de finir dans leur poubelle une fois l’été passé, ne sera pas l’objet de moqueries en cas de fautes d’orthographes où de comparaisons par rapport à celle envoyée l’année dernière, et par-dessus tout, c’est la seule qui arrivera dans les temps si vous savez l’envoyer.
Car n’oubliez pas de vous attaquer rapidement à cette "opération carte postale". Le temps que vous parveniez à faire coïncider  vos heures de plage avec celles d’ouverture de la poste, vous serez déjà sur le point de rentrer…
Enfin, rappelez-vous que la carte postale est le privilège de celles qui sont parties en vacances !...

                                                               Bonnes vacances !                        

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